Propositions d'écriture

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Où donc ai-je lu ?

Présentation

Où donc ai-je lu…

« Il avait juste assez de culture pour faire des citations fausses » grinçait Lord Byron qui ne supportait pas les cuistres. Nous citons souvent de mémoire, vite, parce qu’un trait nous revient à l’esprit, quelque chose qui n’est pas de nous, mais que nous avons lu quelque part. Quelque part, mais où donc ? Dans ses Notes et maximes, Édouard Herriot, écrivain et homme politique, citant un pédagogue japonais, nous donna le célèbre : « La culture, c’est ce qui demeure dans l’homme lorsqu’il a tout oublié. » Cette phrase plut, sauf au metteur en scène Jean Vilar qui opposa à cette amnésique et critiquable maxime : « La culture, ce n’est pas ce qui reste quand on a tout oublié, mais au contraire, ce qui reste à connaître quand on ne vous a rien enseigné. »

Établir, à la façon de l’écrivain Georges Perec, la liste des choses qui font écho en nous mais dont nous serions incapables aujourd’hui de citer la source, est un bon exercice, frustrant, enthousiasmant, à imiter : « Où ai-je lu que la foudre pilote l’univers ? Où ai-je lu que le limaçon s’enroule autour de la columelle ? Où ai-je lu que nous n’admettrons jamais pour cause de ce que nous ne comprenons pas quelque chose que nous comprenons moins encore ? Où ai-je lu que l’avenir est aux lecteurs ? Où ai-je lu qu’il existe deux sortes d’arbres, les hêtres et les non-hêtres ? Où ai-je lu que tout nombre pair est la somme de deux nombres premiers ? Où ai-je lu que l’esprit est rude s’il s’ouvre à droite et doux s’il s’ouvre à gauche ? Où ai-je lu que ce qu’ils admirèrent du cèdre c’est qu’on l’eût rapporté dans un chapeau ? Où ai-je lu qu’on ne voit point deux fois le rivage des morts ? »