Un peu de théorie

Un peu de théorie

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Trois lignes

Présentation

L’histoire attribue au Cardinal de Richelieu cette terrible phrase : « Que l’on me donne trois lignes de l’écriture d’un homme et je me charge de le faire pendre. » Il avait coutume aussi de dire « qu’avec deux lignes de l’écriture d’un homme, on pouvait faire un procès au plus innocent. » Napoléon le dit en d’autres termes : « Il y a tant de lois qu’il n’y a personne exempt d’être pendu. »
C’est ce que je répète, à longueur de temps, quand l’atelier s’inquiète, se demande ce qu’est l’engagement, s’il est engagé, voudrait définir l’émouvant et l’universel, espère s’impliquer suffisamment dans son texte, demande si l’on sent bien, à la lecture, qu’il habite son histoire avec tout son corps et sans tricher. S’il est authentique, sincère, s’il est lui-même, s’il a surgi enfin, s’il s’est dévoilé…
Je suppose qu’au premier mot tracé, il est déjà condamnable et présent. Une seule ligne l’expose, de façon indécente et déjà possessive. Trois lignes le rendent définitivement visible.