Billets du lever

Billets du lever

Imprimer la fiche
Krishnamurti face aux tortues
Krishnamurti face aux tortues

Présentation

Krishnamurti face aux tortues

Krishnamurti disait qu’il faut apprendre chaque jour à mourir à soi-même, à ne pas s’encombrer de bagages, de pensées, de liens. Son unité de mesure est l’instant, c’est-à-dire la seule forme de temps concevable par notre cerveau archaïque. Vivre dans l’instant serait avoir le courage de cette régression qui condamne le savoir et l’étude : ne pas s’alourdir de mots, de structures de pensées préfabriquées, car le vaniteux savoir ne peut guère contenter que le dernier cerveau, l’humain, le plus superficiel, une couche de vernis. Trop de savoir empêcherait la souplesse et l’adaptation aux multiples situations du réel qui requièrent moins un pléthorique qu’un gymnaste.

D’écouter Krishnamurti m’allège en effet mais j’éprouve tout de même une sourde inquiétude quant à l’écriture : lequel de nos cerveaux concerne-t-elle ? Est-il possible d’envisager une écriture reptilienne ? Cependant, si on imagine une échelle des cerveaux dans l’écriture et qu’on y fasse figurer tout en haut Valéry et son Monsieur Teste, qui placer alors au plus reptilien de l’écriture ? Artaud ? Des fous littéraires ? Ou peut-être les signes chinois, nés de la trace que laissent les tortues dans le sable ?

8 novembre 2011