Billets du lever

"Le choix d'une épigraphe, d'une clé qui corresponde à une partition verbale, est un exercice qui sied si bien à une matinée humide de mai qu'il peut s'éterniser tard dans la nuit. On feuillette ses pages préférées, on erre, on tâtonne, mais quoi qu'on fasse, on se retrouve toujours sur un chemin déjà parcouru…"

Vassili Golovanov est à la recherche des sources de la Volga, cela donne Espaces et labyrinthes, paru chez Verdier. Ce soir, et bien qu'on ne soit guère en mai, j'en suis touchée. Je viens moi-même de tomber enfin sur l'épigraphe de La Splendeur. Je ne la cherchais pas consciemment quand je me suis plongée dans la biographie de William Blake par Chesterton. Elle était là, toute écrite. Repensé à Georges Perec, à cette joie partagée de gosse latiniste, quand on trouvait dans le Gaffiot "une phrase toute traduite".
C'est ça, une épigraphe : après bien des détours, la clé de votre livre est proclamée par quelqu'un d'autre.