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Comment s’enchevêtrent dans la fiction une pensée et une émotion ?
George Orwell avait relevé quatre motifs principaux, présents à des degrés divers chez tout écrivain :
1) volonté d’attirer l’attention sur soi ;
2) enthousiasme esthétique, perception de la beauté dans les mots et leur arrangement ;
3) impulsion historique : découvrir des faits vrais et les enregistrer pour la postérité ;
4) poursuite d’un but politique au sens large, pour faire aller le monde dans un sens plutôt que dans un autre.
J’y ajoute un cinquième point, l’investissement éthique (du simple fait que le contenu du roman est rattaché au monde de l’action humaine, il comporte nécessairement une composante éthique), qui comprend également la sensibilité propre d’un livre. En croire Musil : « On n’exprime pas de pensées dans le roman ou la nouvelle, mais on les fait résonner. Pourquoi ne choisit-on pas dans ce cas l’essai ? Justement parce que ces pensées ne sont rien de purement intellectuel mais une chose intellectuelle enchevêtrée avec une chose émotionnelle. »
Ces cinq points, la critique aujourd'hui les examine, chaque être privilégiant l’une ou plusieurs de ces approches, mais sans doute devrait-elle revenir inlassablement sur le cinquième, qui contient tous les autres : comment s’enchevêtrent dans la fiction une pensée et une émotion ?
Wittgenstein avait supposé que « l’authenticité de l’expression ne peut pas être démontrée, on doit la sentir. »
Ce que l’écrivain fait pour notre sensibilité a une importance énorme !
Je suis ravie de vous informer que mon nouveau site web est maintenant en ligne !
www.regine-detambel.com
J’espère que vous apprécierez cette nouvelle expérience de navigation.
Merci de votre attention et à très bientôt !
Chaleureusement,
Régine Detambel