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Présupposés ultimes de toute fiction
Nietzsche : « L’agilité des muscles a toujours été chez moi d’autant plus vive que la force créatrice débordait avec plus d’impétuosité. C’est le corps qui connaît l’enthousiasme : laissons ‘l’âme’ hors de tout cela… On aurait souvent pu me surprendre en train de danser ; à cette époque, je pouvais, sans trace de fatigue, marcher sept ou huit heures en montagne. Je dormais bien, je riais beaucoup, j’étais plein de vigueur et d’une patience à toute épreuve. »
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C’est à la faveur d’une chute que le Facteur Cheval, s’étalant de tout son long après avoir trébuché sur une pierre, libéra ses impulsions créatrices.
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Merleau-Ponty : « Notre expérience, plus vieille que toute opinion, est celle d’habiter le monde par notre corps. » (Le Visible et l’invisible, Gallimard, 1964, p. 48.) Paul Ricoeur opte aussi pour une « ontologie de la chair ». Rien ne peut être pensé séparément de l’opacité de l’ancrage corporel et de l’appartenance profonde au monde de la vie. Par son corps, l’existant plonge dans l’immémorial d’une chair du monde, en même temps qu’il se singularise. Dans Soi-même comme un autre, Ricoeur précise que cette « condition corporelle et terrestre » est le présupposé ultime de toute fiction littéraire.
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Bonnefoy : la langue du poème fait que « notre corps peut venir à la rencontre du monde, à ce niveau élémentaire, antérieur aux notions, où ce monde est précisément totalité, unité. » (« Poésie et vérité », in Entretiens sur la poésie, p. 262.)
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www.regine-detambel.com
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Chaleureusement,
Régine Detambel