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Onomatopées
Le mot grec onomatopée signifie, à la lettre, "formation du nom". L’homme imite avec sa voix la peinture de l’objet et le nom est formé par la peinture sonore de l’objet même. Les onomatopées évoqueraient un paradis perdu dans lequel les mots ressemblent aux choses qu’ils désignent. Au XVIIIIe, dans son Traité de la formation méchanique des langues et des principes physiques de l’étymologie, Charles de Brosses écrit : “On peint la rudesse des choses extérieures par l’articulation R, la plus rude de toutes. Il n’en faut point d’autres preuves que les mots de cette espèce : rude, âpre, âcre, roc, rompre, racler, irriter. (...) Cette même inflexion R détermine le nom des choses qui vont d’un mouvement vite accompagné d’une certaine force : rapide, ravir, rouler, racler... Ainsi sert-elle souvent au nom des rivières dont le cours est violent : Rhin, Rhône, Eridanus, Garonne...”.
En 1967, Serge Gainsbourg composait Comic Strip : “Viens petite fill’ dans mon comic strip / Viens faire des bull’s, viens faire des WIP ! / Des CLIP ! CRAP ! des BANG ! des VLOP ! et des ZIP ! / SHEBAM ! POW ! BLOP ! WIZZ !” Et encore : “N’aie pas peur bébé, agrippe-toi, CHRACK ! / Je suis là CRASH ! pour te protéger TCHLACK ! / Ferme les yeux CRACK ! embrasse-moi SMACK !”
Dans Les Dieux du jour, Olivier Poivre d’Arvor prophétise ainsi : “Et dans le borborygme de la forme, tout en s, d’autres onomatopées annoncent pour bientôt la disparition du langage articulé au profit d’une parole imagée, phonétique, animale : si smurf trace la roulade, skate fait résonner le claquement du patin sur le trottoir, et squash décrit à merveille le bruit d’une balle de caoutchouc contre le drop shot d’un mur, tout comme surf évoque la tornade sifflante d’une haute vague.”
La poésie, l’écriture automatique, les fous littéraires ne sont-ils pas là pour ça ?
Je suis ravie de vous informer que mon nouveau site web est maintenant en ligne !
www.regine-detambel.com
J’espère que vous apprécierez cette nouvelle expérience de navigation.
Merci de votre attention et à très bientôt !
Chaleureusement,
Régine Detambel