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La patience sauvage
Régine Detambel
La patience sauvage
Gallimard / « Blanche »

Date de parution : 1999
ISBN : 2070752518
Format : 11,8 x 18,5 cm
176 pages

12,20 €
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Du côté de l'auteur
Il y a des enfants qui sont de la chair à canon. Ceux qui vivent au fil de mes livres, ces enfants-là sont de la chair à famille, ils semblent avoir été conçus pour être palpés et blessés et ternis par les adultes et la violence du monde. La Patience sauvage est peut-être le roman le plus proche de moi, le plus infernal, le plus poétique aussi, et cela va ensemble, probablement. J’y parle de la haute enfance, de l’adolescence surtout, quand on est une fille soucieuse et trop sensible et que vos seuls amis sont le courage, le silence et un chien errant sur la plage…
"Le soir, en martelant la caisse de ma guitare pour me donner un air gitan, je pensais parfois que Toby aurait pu sortir de l'eau, qu'il était une bête mythologique, lustrée comme une otarie, avec une intelligence d'homme. Mais ce qu'il m'enseigna, quand je marchais seule, le matin, vers six heures, c'est que je n'échapperais jamais, moi non plus, à la faim et à l'amour. Qu'il était inutile de refuser de m'asseoir à table ou d'essayer d'échapper aux baisers que me donnait un garçon qui venait le soir, dès qu'il entendait ma guitare, s'asseoir à côté de moi et faire mine d'écouter.
Aussi étonnant que cela puisse être, le chien disparut le soir même où ce garçon m'embrassa pour la première fois. Et je crus, presque naturellement, que Toby avait été mon surveillant et ma vigie, mais une espèce de duègne inverse, un chaperon remuant, me montrant à chaque instant la marche du corps, le besoin de savoir ce que jouir veut dire, et m'incitant de toutes ses forces à l'érotisme."


Bertrand Leclair, Les Inrockuptibles, 18 août 1999
Les Chiens du soleil
La Patience sauvage, qui aurait pu s’intituler Les chiens du soleil, est l’une de ses plus belles réussites, dès les premières pages qui regorgent d’une écriture à la sensualité exacerbée, jusqu’à sa chute, si l’on ose dire, dans un amour enfin débarrassé de la répulsion de la saillie qui a conduit la narratrice, un temps, en hôpital psychiatrique, pour y fuir la malédiction généalogique dans le paradis fallacieux des médicaments multicolores…

Claire Devarrieux, Libération, 14 octobre 1999
Chienne de vie
Un terrible petit roman d’apprentissage, où les chiens figurent la peur du grand méchant loup…

Claudine Galéa, La Marseillaise, 7 novembre 1999
Patience et âpreté : l’art de Régine Detambel
Il y a du fantastique chez Detambel, et un soin absolu des mots, du vocabulaire, de la phrase. Elle cisèle ses chapitres pour les rendre nerveux, à coup d’ellipses et de ruptures narratives…

Thierry Guichard, Le Matricule des Anges, 15 janvier-15 mars 2000
Les Mots comme images
Dans ces scènes très condensées (comme l’est la poésie), Régine Detambel fait affleurer et rend visibles les pulsions souterraines, géologiques qui traversent nos corps. Avec une délicatesse et une sensualité qui n’enlèvent rien à la sauvagerie de la vie.