Enfance

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Ernest Poustoufle danse la javanaise
Régine Detambel
Ernest Poustoufle danse la javanaise
Flammarion / Père Castor

Date de parution : 1998
Illustrations de Gess
ISBN : 9782081644588
Format : 12,5 x 17,3 cm
60 pages

Epuisé €
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Présentation

Un mystère à découvrir, des indices pour y parvenir. Ernest Poustoufle danse la javanaise Devenus détectives professionnels, Ernest Poustoufle et son amie ont une nouvelle mission : prévenir l'inspecteur Rouget d'un danger imminent et déjouer l'attention du terrible gang des voitures maquillées...

Ce livre est épuisé, mais Ernest Poustoufle, Lamie et et moi vous en offrons ici la lecture intégrale.
Qui a dit que c'est moins drôle sans les illustrations ?
Bonne chance pour résoudre l'affaire !

Extrait
C’en était terminé des courses-poursuites, la 2 CV ronronnait au garage, ma grand-mère était sans doute à son club d’échecs. Nous étions agglutinés, Lamie, Rodolphe, Clotilde et moi, autour du fauteuil de dentiste de M. Garnier sur lequel Billy était allongé. Il faut préciser qu’il était lié au fauteuil par deux légères cordelettes qui lui entraient dans la chair aussitôt qu’il bougeait. Ce petit traitement l’avait rendu étrangement calme. Je n’y étais pour rien dans l’affaire que, du reste, je réprouvais : la vengeance est un bien piètre sentiment. Mais j’avoue que je souriais de toutes mes dents en voyant Billy, pétrifié de terreur et Lamie brandir au-dessus de sa bouche une fraise lancée à toute vitesse et qui grésillait comme une scie sauteuse.
— Laissez-moi, cria Billy, laissez-moi peinardos, bande de ringardos. Laissez-moi tranquillos.
Rodolphe s’approcha, l’air très sûr :
— Tu la boucles, ta bavarde ! Mets un bouchon, tu parles trop, Billy !
Billy reprit du poil de la bête :
— Tiens, mais c’est l’imbécile qui cherchait des fox-terriers partout. On t’a renseigné à la S.P.A. ?
Lamie fit vibrer sa fraise à 60 000 tours/minutes et Billy chuchota :
— Corda, je fais tout vous dire. C’est moi qui ai affiché le message sur la porte de votre agence. Je voulais voir si vous étiez des courageux, vous mettre à l’épreuve, quoi. Je savais bien que l’affaire du gang des voitures volées était une petite promenade facile. Au fond, je n’ai rien fait de mal. Je suis prêt à me racheter. Dites-moi ce que je peux faire.
Là, j’intervins. Je tendis à Billy une grosse boule de papier, son message menaçant :
— Débarrasse-nous de ça, la poubelle est pleine. Demain, tu seras juste un peu ballonné.
Billy grimaça et commença de mâcher soigneusement la feuille de papier.
— Très bon pour les caries, dit Rodolphe. Le papier n’attaque pas les dents.
J’ai toujours eu trop bon coeur. Et dès que Lamie eût reposé son instrument de torture et commencé à verser du jus d’orange dans des verres en plastique, quand Clotilde distribua à tout le monde, sauf Billy, des fraises Tagada, je profitai de l’inattention générale pour détacher mon pauvre indic.
— Sauve-toi, Billy, je ne pourrai pas les retenir longtemps et il faudrait que tu te fasses faire un beau râtelier tout bleu pour aller avec ton collier. Crache le morceau dans la poubelle et souviens-toi qu’il ne faut pas trop énerver Ernest Poustoufle. Néanmoins, je te garde comme indic. Nous continuerons à travailler ensemble. La sortie est par là et n’en profite pas pour piquer des magazines dans la salle d’attente de M. Garnier.
Billy se sauva à toutes jambes en me criant :
— Ciao, Pouvoustouvoufleveu !
Le temps que je comprenne ce qu’il avait bien voulu dire, il avait dégringolé l’escalier en glissant sur la rampe et disparu.
— Bon débarras, me fit Lamie en souriant. Elle avait les lèvres toute rouges à cause des fraises Tagada. Mon associée était vraiment superbe. Je m’allongeai sur le fauteuil de dentiste. Le capiteux parfum de bonbons de Lamie me submergea. Je décidai de ne jamais émerger de ce rêve merveilleux.
— Si seulement j’avais une carie, pensai-je.